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2006-02-18T18:00:00+01:00

Jeudi 17 Juillet 2003

Publié par Lili

Je bosse dans un labo après une très longue période de chômage… ça fait 2 mois que je suis là, je fais ma place. Le week-end d’avant, je suis partie faire les fêtes de Pampelune. Je m’y suis bien amusée, j’ai revu mes amis et j’en ai rencontré d’autres (Jéjé et Barbie), et ce week-end devrait être mémorable, c’est le mariage de ti frère !!!


Bien malgré moi, je stresse. La sœur de ma chef se marie et j’ai droit à une petite réflexion du style « moi je ne pose pas de jours », ben tant pis moi oui, et j’en pose deux même !! Ouais je sais je suis une vraie rebelle. J’ai posé deux jours pour aider aux préparatifs pré mariage et au rangement post mariage.


Après deux heures de route sans embouteillage (normal on est jeudi soir), je suis chez mes parents, il est 19h15. A peine le portail franchi, j’entends la sonnette qui retentit. Je suis crevée (après deux ans à rien faire, le boulot ça épuise), je suis seule, personne n’est encore rentré et ça sonne !!! Je décide de pas ouvrir puis après quelques minutes, j’y vais quand même.


La femme d’un ami de mon père est au portail. Je la reconnais j’ai gardé ces filles un été. On se dit bonjour, je comprends pas pourquoi elle est là. Elle me demande où est maman puis se décide à lâcher le morceau. Son mari a essayé de joindre mon père sur son portable et ce sont des médecins urgentistes qui lui ont répondu. Mon père a fait un malaise cardiaque


Ma mère entre à ce moment là, je lui résume la situation, elle appelle les Urgences. Le diagnostic est mauvais, les mots qui me parviennent sont : dissection aortique (késako ??), trouvé sur le pas d’une porte (où ? quand ? comment ?), état grave ( ???), mort d’une minute à l’autre (impossible !!), dire adieu (non !!!), on arrive le plus vite possible (télé-transportez nous svp…).


On récupère mon frère et sa future femme, on part direction l’hôpital. Arrivés là bas, on passe devant tout le monde et on nous amène dans le grand hall où plein de malades attendent je ne sais quoi sur des brancards. On cherche notre père et mari du regard… il n’est pas là. Les médecins nous prennent en charge, mon cerveau n’écoute plus leurs mots : « Il est où mon père bordel ?? » C’est tout ce que j’ai envie de hurler mais tout reste coincé dans ma gorge.


Mon père étant très émotionnel, on décide d’aller le voir et surtout de ne pas pleurer devant lui, il faut qu’il s’accroche, il est toujours en vie et il a l’air de tenir bon d’après les docs. On y va, à tour de rôle, il est branché de partout, il a l’air fatigué et faible, il ne parle quasiment pas et moi, je fais l’andouille comme d’hab’. Je sais pas où j’ai été cherché la force de plaisanter mais je l’ai eu. Nous avons tenu bon, pas de larmes ou très peu. On y reste peu de temps, trop peu mais il fatigue vite, trop vite.

A la sortie, j’entends les infirmières qui parlent entre elles, elles nous trouvent très dignes face à la situation…Je ne comprends pas pourquoi, on allait pas hurler dans l’hôpital tout de même !!! Dès notre sortie, on demande ce qu’il advient ensuite. Les médecins ne nous ont rien caché puisqu’on leur a demandé d’être honnête. La suite est simple, elle se déroule en plusieurs étapes. Vous voyez les tableaux avec des cases reliées entre elles par des si « oui » et des si « non » sur les flèches ? ben il y avait ça dans ma tête.

-         si papa tient le choc aux urgences de Pau, il prend l’hélico direction Toulouse, sinon…

-         si papa tient le choc durant le trajet d’hélico Pau-Toulouse, il se fait opérer en urgence, sinon …

-         si papa tient le choc durant l’opération, il faut qu’il puisse se réveiller, sinon …

-         S’il se réveille, il faut que tous les organes traumatisés et fragilisés par cette opération se remettent sinon…

-         S’il tient la première semaine… il FAUT qu'il tienne!

 

Bref, on repart, le cœur retourné, la tête embrouillée et les yeux embrumés. On récupère la voiture de papa avec toutes ces affaires dedans porte-monnaie, papiers et tout le reste. On apprend peu à peu les choses :il était sur un chantier seul, au moment où il ne s’est pas senti bien, il est passé dans le couloir et s’est effondré devant la porte d’un appartement habité, une chance que le locataire soit arrivé à ce moment là, les pompiers ont été appelés, puis vu la gravité, la SAMU s’est pointé, puis passage aux Urgences. On a été prévenus (par chance) 2h30 plus tard parce qu’il n’avait aucun papier sur lui, seulement son portable.


Pendant ce temps là, lui, il lutte et nous on prie. Chacun dans notre coin, chacun dans notre tête, on prie très fort ce Dieu  qui pourrait faire en sorte que la fin soit heureuse. Quoi faire d’autre, je vous le demande…

A demain...

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commentaires
G
wah... je suis de tout coeur avec toi!
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L
Merci, m'sieur Gloups...
D
Tain....miss....je suis navrée de ma blague d'hier....tain...<br /> J'ai connu à quelques détails prés la même situation....arf <br /> Tain....heu....bah....tain...faut pas les couper en deux ces histoires ....heu....t'as dit fin heureuse.....
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L
Meuhhhh non faut pas être navrée!!! j'ai écrit ce post parce que j'en avais envie et besoin, t'en fais pas. La fin est heureuse oui mais l'histoire était trop longue alors j'ai préféré la couper en deux<br /> Bisous ma DS<br /> Lili va rattrapper son retard de blog et aller voir combien il fait beau par chez vous

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